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blog « préc. nous voulons tout publié le 19 août 2015 dans non classé . 0 commentaire p { margin-bottom: 0.21cm; } -- qu’est-ce que vous voulez ? nous voulons tout. l’amour, le temps, les livres, l’alcool, la vie, la mer, les nuits. nous voulons être ivres de sexe au milieu de la journée et que chacun puisse apprendre jusqu’à en oublier de dîner. nous voulons que chacun se demande si ce qui lui est demandé est légitime. nous voulons que tous puissent dire je veux et je ne veux pas. nous voulons que tous les hommes aient le luxe d’avoir des problèmes qui ne concernent ni la faim, ni le froid, ni le sommeil. nous voulons rire, pleurer, crier des insultes. sinon je les bute publié le 19 août 2015 dans non classé . 0 commentaire p { margin-bottom: 0.21cm; } -- des talons effilés droits, rouges, de longues jambes fines dans des collants intacts, des pochettes de cuir brillant, travaillé, des lèvres fardées parfumées, des voix dont on entendait l’assurance avant même de comprendre les mots prononcés, et un parfum de propre qui ne durerait pas. au tableau suivant l’une d’elles jetait sa cigarette sans l’écraser, une autre ouvrait la portière d’un uber pop, la troisième se glissait dedans avec des éclats de voix. plus rien. faut pas qu’elles m’emmerdent sinon je les bute. ça marchait vite, ne traînait pas, il était tard déjà et on n’avait pas que ça à faire. en faisant crisser un trousseau de clefs sur un mur, une voiture, un panneau d’affichage, ce qui défilait sous la main, sans jamais être dérangée par ce bruit, pas même audible à ses oreilles. en entrant dans un appartement sans âge au milieu d’un quartier sale mais tout à fait vibrant. p { margin-bottom: 0.21cm; } -- comment démarre une révolution. que demander. où s’arrêter. être noire publié le 19 août 2015 dans fragments . 0 commentaire je veux rire dire être noire pleurer crier monter sur une table me mettre nue à genoux dans la rue je n’irai plus leur abandonner mon corps la peur en sortira les règles entassées dans mon ventre leur empire cadencé, moi servile j’entends les fous et les enfants. mourir repue publié le 28 juillet 2015 dans fragments . 0 commentaire p { margin-bottom: 0.21cm; } -- je ne crois pas (plus ?) à la possibilité d’une révolution, à l’instauration d’un système politique, économique et social véritablement équitable et juste, à la capacité de l’être humain de vivre en paix, dans un souci constant de l’autre et une réelle générosité. ils sont trop forts en face, ils ont trop d’intérêts à défendre, ils sont trop nombreux et de trop froids calculateurs, ils savent très bien comment faire et nous sommes tout petits, des insectes, qui finissent toujours par se faire écraser parce qu’on n’a ni les mêmes moyens, ni les mêmes méthodes, et qu’on refuse de les acquérir. la révolution française est une révolution bourgeoise, le front populaire a tenu bien peu de temps, la commune a été réprimée dans le sang, l’urss pratiquait un communisme bureaucratique et liberticide, roosevelt a entrepris le quart de ce qu’il aurait pu faire, mitterrand n’a rien installé d’autre de bien que le prix unique du livre. pour autant, je ne supporte pas l’idée qu’on accepte tout ce qui se passe sans rien dire. je ne supporte ni l’injustice, ni la domination, je ne supporte pas que la sncf ne soit plus un service public, que tant de femmes vivent de ménages à temps partiel, que tant de familles survivent avec de rares rsa ou smic, que tant d’arabes meurent en prison, qu’on fasse venir des sans-papiers et qu’on les maintienne dans ce non-statut, que tant de gens se sentent minables, petits, idiots, et n’aient aucun moyen d’agir sur cette situation. je n’arrive pas à concevoir la marche du monde autrement que comme une succession de bulles qui enflent, grossissent, forcent, puis éclatent. à un moment, il y a toujours une guerre. juste avant, il y a une brèche où on peut se glisser, rapidement modifier quelques trucs. après la guerre, la place est nette, il y a tout à inventer, on a la possibilité de tenter autre chose. ensuite, ça recommence. je suis tombée dans une période où la bulle enfle. on nous dit que l’histoire est finie, la crise est devenue une situation normale, on nous prépare à une guerre sur notre propre sol (marianne titre « pourquoi les allemands nous gonflent » avec un poing qui étrangle un aigle – esthétique 1914), ladite année 1914 est célébrée avec force commémorations et discours haineux sur la soif de guerre, les instincts bestiaux et la joie de tuer, l’« opinion » est systématiquement opposée à toute grève de la sncf, le ps n’a jamais été aussi con, les nationalistes s’en donnent à cœur joie et, contrairement aux années 1930, aucune vraie voix ne s’élève à gauche. parfois j’ai l’impression que faire des livres, c’est un bon moyen de se branler au chaud. d’autres fois, je pense que nous sommes en train de laisser une trace tangible à ceux qui viendront après nous, pour leur dire : ces idées, ces convictions, ces ambitions ont continué de vivre, même dans une période aussi hostile. y compris celle, violemment contestée, selon laquelle faire des livres est essentiel. souvent, je me sens le plus utile dans d’autres contextes : quand j’aide quelqu’un dans la rue, quand je console un ami, quand j’ouvre un enfant à un monde imaginaire. mais je ne pourrais pas faire du social mon métier, ce serait pour moi un trop grand sacrifice. je n’ai qu’une vie, c’est celle-ci ; et je veux être heureuse, amoureuse, libre, épanouie, je veux pouvoir ne rien regretter et mourir repue. face à une crise, doublez la mise publié le 27 juillet 2015 dans fragments . 0 commentaire en regardant les artistes sous le chapiteau : perplexes, où funambules et dresseurs de serpents meurent d’un instant de mélancolie qui les détourne de la concentration que leur art exige, où il est dit qu’après auschwitz, on ne peut plus obliger des animaux à imiter des hommes, où on considère qu’il est préférable d’abattre que d’oublier, mais où l’on voudrait quand même enfermer ses souvenirs d’incendie et de douleur dans une boîte qu’on jetterait tout au fond de la mer, j’ai eu l’idée de consigner les signes, atmosphères, perceptions, les différents visages que prennent les crises qui nous traversent dans ce moment où il devient de plus en plus difficile d’avoir des idées à long terme. parfois on se trompe aussi publié le 27 juillet 2015 dans lettres fantômes . 0 commentaire j’ai envie de me blottir dans tes mots. c’est peut-être de ça que j’ai peur. de chercher une consolation auprès de toi, alors que ça ne se fait pas. ou de repartir tout de suite dans quelque chose de très fort, sans avoir le temps de « faire mon deuil », sans avoir le temps de « prendre le temps », ce que me conseillent tous ceux qui m’entourent alors que j’ai horreur de ça, horreur de prendre le temps, horreur d’attendre, alors que je n’ai jamais fait rien d’autre que me lancer tête baissée. ou d’admettre quelque chose qui me paraissait inconcevable il y a quelques mois, qu’on puisse vraiment, avec la même intensité et la même souffrance, aimer deux personnes en même temps. ou de vivre cette chose folle qui s’annonce entre nous, qui est déjà là quoi qu’on en dise, qui est grisante, enivrante, et de laisser venir ce plaisir alors que je devrais être triste. ou de ne plus très bien savoir faire la différence entre ce qui m’apparait raisonnable et me fait fuir, et ce qui pourrait me faire souffrir et ne suffit pas à me faire fuir. ou de trahir, de le trahir lui, et de malgré moi lui donner raison parce qu’il disait dès le début que je finirais par tomber amoureuse de toi, et de te trahir toi, parce que je refuserais de vivre ce que je voudrais vivre avec toi. et de ne plus bien comprendre non plus ce que veut dire être amoureux, aimer, à partir de quand on se l’avoue, on se le dit, on l’admet. qu’est-ce qui fait la différence entre des sentiments très forts et l’amour. qu’est-ce qui fait la différence entre l’entente incontrôlable de deux corps et l’entente plus contrôl